Nous avons commencé notre petite visite du Laos par ce qui est le plus connu: les temples d’Angkor. Pour arriver jusqu’à Siem Reap (la ville proche des temples), nous avons pris un bateau durant 7 heures et naviguer sur les petits bras de rivières et sur l’énorme lac Tonle.
Pour beaucoup, Angkor est la huitième merveille du monde; ce titre, pourtant unique par définition, étant donné à tant de monuments de part le monde que nous sommes arrivés un poil méfiants … Mais on doit dire que c’est vraiment quelque chose d’exceptionnel !
|
|
Angkor est l’ancienne capitale de l’empire Khmer qui prospéra du IXieme au XVieme siècle, puis a été totalement oublié durant plus de 350 ans, lorsque les colons français ont commencé à redécouvrir ce trésor architectural vers le milieu du 19ieme siècle, la végétation avait repris ses droits, la plupart des temples étaient soit détruits, soit au milieu d’une jungle épaisse !!
|
Aujourd’hui, il y a bien plus de temples à visiter que de motivation pour les faire tous ! Nous nous sommes limités aux plus impressionnants et au final on peut dire que 3 sont vraiment absolument magnifiques et à faire: Angkor Wat le plus célèbre, Bayon et Ta Prhom.
Apres cette session culturelle, nous avons compensé par une session de 3 jours à la plage de Sihanouk ville (Sihanouk l’ancien roi du Cambodge). Alors pour tous ceux qui sont allés à la plage en Thaïlande, ca n’a rien à voir, la plage est moins belle (mais tout de même sympa) ; mais il y a pas mal de vie, d’autant que nous y étions durant le festival de l’eau. En 3 jours, nous avons largement sponsorisé les vendeurs de fruits frais, de crabes et de milkshake et Caroline a aussi testé l’épilation cambodgienne (avec une simple ficelle et tout aussi efficace !) ainsi qu’un massage : 3 jours horrible quoi !
Après ce petit moment de relaxation, nous sommes remontés sur la capitale Phnom Penh et nous avons évidemment visité les 2 musées les plus célèbres du Cambodge : la prison des Khmer rouges S-21 et le lieu d’extermination des prisonniers à 14 kilomètres au sud de la ville : Killing Fields (littéralement : Champ d’extermination). Nous sommes arrivés la tête chargée d’histoire car Erwan avait été marqué par le livre et le documentaire S-21 il y a plusieurs années de ça et que Caroline ne lisait depuis un mois que des livres relatifs à cette période de l’histoire du Cambodge.
On peut dire sans trop se tromper que S-21 est de loin le musée le plus éprouvant que nous ayons vu. Pour situer le contexte, S-21 est le nom de la plus grande prison durant l’époque des Khmers rouges (1975-1979), c’était un ancien lycée de la capitale transformé en salle d’interrogation et de torture par le gouvernement. Il y eu 20'000 prisonniers en 3 ans (dont 10'000 femmes et enfants), aucune évasion et 7 survivants lors de la libération de la prison …
Dès qu’on commence à visiter ce « lycée » on se sent mal, les photos de nombreux prisonniers et les peintures sont horribles. Au mieux, on a envie de pleurer, au pire de crier et vomir. On se pose l’éternelle question : comment est ce qu’un être humain peut-il faire ça à un autre être humain ??
L’exposition de photos et les témoignages des surveillants de la prison sont aussi très intéressants, on se rend bien compte que ceux qui torturaient et tuaient à l’époque n’avaient, pour la plupart, pas vraiment le choix (famille menacée) et certains ont même finis prisonniers pour ne pas vouloir suivre les ordres.
Dans son livre sur la seconde guerre mondiale « Les cerfs Volant », Romain Gary dit : « Ceux qui ont fait ça étaient des amis à moi, je les connaissais, ce n’était pas des monstres, c’est bien ça qui est monstrueux » ; et bien c’est exactement ce qu’on ressent en visitant S-21.
Le second musée (Killing Field) est tout aussi impressionnant mais prend un peu moins aux tripes, il y a tout de même un monument de commémoration d’une quarantaine de mètres de haut et de 17 petits étages remplis de restes humains : étage 1 a 9 les crânes et le haut pour le restes des squelettes. De plus, sur les 126 fosses communes, seules 86 ont été creusées et les charniers intacts livrent leurs secrets petit à petit puisqu’à chaque grosse pluie ou mouvement de terrain, des ossements ou des dents remontent à la surface … chaque mois qui passe célèbre donc la découverte de nouveaux ossements humains…
Finissons tout de même ce récit sur un note un peu plus heureuse, le Cambodge est loin d’être un pays timide ou sauvage comme peut l’être le Laos. Par exemple, les enfants ici sourissent tout le temps et n’hésitent pas à venir parler, toucher et jouer avec les blancs. Nous avons passé 2 après midi à Sihanoukville avec une petite fille handicapée qui s’était pris d’affection pour nous et nous avons pu vraiment échanger avec elle car elle parlait très bien anglais et c’est un des meilleurs souvenirs du Cambodge pour nous 2.
|
