Journée de merde...

Nous sommes loin de vous et vous voyez uniquement les parties de l’Asie que l’on souhaite partager avec vous, aujourd’hui place à une nouveauté : pour une fois nous n’allons pas vous faire part de photos magnifiques ou de récits de journées parfaites, aujourd’hui c’est l’heure du récit de la « journée de merde ! ». Et oui, il ne faut pas croire, même si elles ne sont pas légion, elles ne sont pas rares non plus !

Donc voici donc le récit d'une journée de merde, parmi d'autres!

Pour cadrer un peu la chose, nous étions à Langkawi (île de l’extrême nord de la Malaisie péninsulaire qui fait frontière avec la Thaïlande) et nous souhaitions aller à Koh Tarutao (île de l’extrême sud de la Thaïlande qui fait frontière avec … la Malaisie : Bravo !).

Nous partons réserver le trajet : 40 km à vol d’oiseau qui se font en 55 minutes en Speed Boat ; mais pas de chance, c’est la fin de la haute saison et les speed boat ne font plus la liaison directement, il faut retourner sur le continent par Ferry, passer la frontière terrestre, remonter en mini bus et reprendre un autre bateau … Durée du voyage prévue : 3h30. Déjà c’est moins drôle, d’autant plus que ce n’est pas moins cher, enfin pas le choix. Du coup, levés à 7h30, Pick up à 8h pour arriver au port à 9h, puis 1h de Ferry et là les ennuis commencent…

Au lieu de prendre un bus, nous prendrons finalement 2 Tuk-Tuk suicidaires étant donné leur façon de conduire et un mini Bus (les Tuks-Tuks sont des sortes de camionettes-taxi collectifs locaux). Bien sur à chaque fois, il faut re-batailler pour expliquer qu’on a déjà payé pour aller jusqu’à Koh Lipe et que, non non non !, on ne paiera pas à nouveau !

Une fois arrivés au deuxième port (avec déjà une heure de retard sur l’horaire prévu), il faut trouver la compagnie de bateau en accord avec notre coupon prépayé … pas si simple ! Ensuite il faut batailler un peu pour expliquer que, non, nous n’allons pas attendre 2h30 le prochain bateau et que nous voudrions monter dans celui là qui est juste devant nous, qui n’est pas plein et qui part dans 10 minutes … et bien sur : Non, non, non on ne paiera pas en plus  car on a déjà payé !
Jusque là c’est un peu plus long que prévu mais c’est du courant en Asie. Par contre une fois débarqués à Koh Tarutao qui est la principale île de la réserve marine du même nom, la sauce commence à monter !

Tout d’abord passage à la caisse pour rentrer dans une réserve marine … OK, par contre pour les étrangers c’est 5 fois le prix que paient les Thaïs … OK, pas grave ça doit être beau, ça compensera la sensation d’être pris pour un con à longueur de journée. Et bien non, c’est très très très sale ! (j’aurais bien mis un très de plus mais Caro ne voulait pas !). Des ordures partout par terre alors qu’il y a des poubelles (assez rare en Asie pour être souligné), l’île est bétonnée absolument partout et même sur la plage !!!! La réserve marine n’a que le nom puisque les pécheurs locaux continuent de pécher … à la dynamite même parfois ! En même temps c’est pas grave, c’est pas comme si on les payait pour arrêter de pécher … (car oui les pêcheurs sont payés pour ne plus pêcher et conserver ainsi la vie aquatique dans la réserve).

tarif parc karutao


Et puis l’hébergement … sur le prospectus ça claque : location de tentes pas cher juste en bordure de mer avec vue superbe. La réalité ? C’est 2 fois plus cher que prévu, il n’y a que 3 tentes en tout dont 2 cassées et 1 non étanche et inondée. L’orage approche, il commence à pleuvoir, on perd le sourire… On retourne voir le bureau touristique (on reperd donc à nouveau 1 heure).

Le gars en charge dort allongé par terre (c’est souvent le cas en Asie). Il nous regarde mais ne prend pas la peine de se lever. Nous restons plantés là et expliquons le problème des tentes. Il n’a pas l’air surpris, il était probablement déjà au courant qu’il nous louait des tentes inutilisables… Impossible de trouver un terrain d’entente, impossible de rester dormir sur l’île (c’est une réserve naturelle – même si ça ne se voit pas ! - donc impossible de dormir à la belle étoile).  La réponse du gars de l’office de tourisme : « Que voulez vous que j’y fasse ? Vous pourriez peut être prendre le prochain bateau pour partir non ? » nous énerve carrément. Le gars retourne s’allonger et dormir : fin de la discussion…

Lipe saleté

30 minutes de ruminement après : OK, on quitte l’île de Karutao direction Lipe (l’île voisine). Après 10 minutes de négociation avec un autre mollusque (qui sert de gardien du parc), Caroline n’obtient aucune réduction. Expliquer que nous somme arrivés il y a 2 heures, n’avons rien vu de l’île et n’avons pas pu trouver d’hébergement n’y fait rien.
Le gardien refuse de nous laisser repartir en ne payant que le complément de la course (entre Karutao et Lipe). Il veut que nous achetions un ticket plein pot pour les quelques minutes de bateau restant. La moutard monte…


Au final, départ avec le prochain bateau pour l’île de Lipe prévu à 14h30 … 15h30 le bateau arrive et nous voilà repartis. Enfin c’est ce que l’on croyait, mais là attente de 45 minutes car 5 Thaïs ne veulent pas payer l’entrée dans le parc naturel. Après discussion avec 2 ou 3 personnes du parc (et tandis que le policier du parc, présent sur les lieux,  n’intervient pas, faut pas rigoler non plus !), la situation est résolue : l’argument des 5 Thaïs (« Nous sommes Thaïs, on ne paiera pas ») semble fonctionner : ils ne paient rien !  Nous repartons … ah non ! cette fois-ci c’est avec un touriste qu’il y a un problème. Il a déjà payé son entrée pour le parc (rappelons que le prix des touristes est 5 fois le prix payé par les Thaïs) et on lui demande de repayer. Il refuse, s’obstine. Le policier intervient (c’est pas un Thaï qui est incriminé, il se sent plus à l’aise du coup pour jouer les gros bras). Le ton monte, le flic veut embarquer le touriste, lui prendre son passeport. Ceux sont d’autres Thaïs qui devront intervenir pour calmer la situation et le bateau pourra repartir.

Une heure plus tard, nous arrivons à Koh Lipe et là le bateau s’arrête à 500 mètres de la côte et nous dépose tous sur une barge. OK, mais maintenant on fait comment par aller à la plage ?? Bon sang, mais c’est bien sur, des pêcheurs viennent nous chercher pour nous déposer sur la plage … moyennant finance évidemment ! Là il est 17h30, tu devrais être posé depuis plus de 5 heures, tu t’es fais enfler 12 fois dans la journée (on vous passe les achats de nourriture et d’eau !), t’as payé le double de ce que tu aurais duû le quintuple de ce que les Thaïs autour de toi ont payé. Et là on te demande encore de cracher une dernière fois pour relier la terre ferme !

Il va sans dire que les Thaïs ne payent pas les pêcheurs, seulement les occidentaux. T’es tellement énervé que t’es à 2 doigts de te foutre à l’eau avec tes sacs et de nager jusqu’à la plage en te foutant complètement qu'il te faille ensuite 3 jours pour faire sécher toutes tes affaires, tu te fous que ton sac pèse 15 kilos et que tu as une bonne chance sur 2 de le perdre ou de couler avec. Malheureusement tu as ton appareil photo, et ça, tu ne veux pas le couler... donc nous voilà obligés de prendre ce satané bateau de pêcheur !!!

Maintenant, pourquoi nous lâche-t-on sur une barge au milieu de nulle part au lieu de nous amener à Lipe comme c’est prévu?? La réponse officielle ? C’est un parc naturel, le bateau pourrait endommager les coraux en s’approchant.
- Premier étonnement de notre part : pourquoi dans ce cas faire payer pour relier la terre ferme ? Pourquoi le prix de cette navette n’est pas inclus dans le prix du billet ?
- Autre étonnement : pourquoi les petits bateaux de pêcheurs qui se chargent de faire la navette ne sont pas aidés d’une façon ou d’une autre pour polluer moins ? Car ils dégagent des nuages noirs hyper polluants et attendu qu’ils doivent faire un nombre de tours de foufou pour débarquer tous les passagers, il serait plus écologique de construire un ponton évitant aux pêcheurs de polluer avec tous leurs tours et évitant aussi de mettre les touristes dans de mauvaises dispositions à leur (non-) arrivée à Lipe.
- Dernier étonnement : pourquoi le bateau qui ne pouvait pas nous amener sur la plage est-il finalement accosté quelques minutes plus tard sur le sable ?? Car le capitaine habite sur l'île et devait donc bien accoster !!

Ne nous demandez pas comment on a fait mais au final on a réussi à monter sur un bateau sans payer et se faire amener jusqu’à la plage : 17h30 t’es enfin là ou tu devais être à 10h si la liaison se faisait encore en speed boat…

Et là t’es littéralement épuisé de t’être battu toute la journée, de t’être fait enfler comme pas permis et d’avoir lâcher beaucoup trop de tune pour un parc naturel dégueulasse et super pollué!! Heureusement les journées de merde sont souvent suivies de journée de rêve : le lendemain, nous louons un grand bungalow à 5 mètres de la mer pour 10 €, personne sur la plage – super jolie –et soirée du village avec tout le monde qui chante et qui danse.

bungalow lipe

Bon, nous avons cité cette journée à titre d'exemple mais il y en a eu tellement d'autres remplies de galères diverses et variées: les barrages militaires au sud de la Thaïlande, les arnaques à l'essence, les chambres remplies de cafards, araignées, ...
Et la pollution, partout, partout, partout, les îles transformées en poubelles flottantes, etc ... Parfois on est un peu fatigué...

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 



 
 



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